a canicule persistait mardi dans une grande partie de l'Europe. En Espagne, en Italie, en France, aux Pays-Bas, en Suisse, en Autriche mais aussi en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Pologne, le thermomètre oscillait dans de nombreuses régions autour de 35 °C, et devrait encore monter jusqu'à jeudi, avec des pics proches de 40 °C. Au total, une dizaine de morts causées par la canicule ont été recensées dans ces différents pays, sans compter la France, la plus touchée avec 40 décès en une semaine, selon un bilan effectué mardi. En
Allemagne, la navigation a dû être réduite mardi sur l'Elbe : à une cinquantaine de kilomètres en amont de Hambourg, la profondeur ne dépasse pas 1,20 m, ce qui empêche le passage des bateaux lourdement chargés. Le pays se prépare à subir jeudi des pics de chaleur atteignant 39 degrés dans le sud-ouest ou la région de Berlin, des valeurs susceptibles de battre les records de l'été 2003.
Même pronostic de montée du mercure en
Grande-Bretagne, où les Londoniens et les habitants du sud-est doivent s'attendre mercredi à des températures flirtant avec 35 °C, avant une baisse prévue en fin de semaine sur fond d'orages.
En Espagne, où les températures sont toujours élevées sans être inhabituelles, la centrale nucléaire de Santa Maria de Garona est arrêtée depuis lundi soir en raison d'une augmentation de la température des eaux de l'Ebre, utilisées pour la refroidir.
De son côté, la Pologne a réduit sa production d'électricité et cessé ses exportations pour quelques jours, à cause de la pénurie d'eau, laquelle est indispensable aux systèmes de refroidissement des centrales.
Aux Pays-Bas, une randonnée à vélo de quatre jours qui devait s'ouvrir mardi a été annulée en raison des risques liés à la chaleur. Quelque 15 000 participants étaient attendus, dont beaucoup de familles et de seniors, pour parcourir 30 à 100 kilomètres par jour.
Conséquence de la vague de chaleur qui étouffe l'Italie depuis une semaine, une tornade et de violents orages ont touché pendant plusieurs heures Turin mardi matin, endommageant une cinquantaine de voitures et des maisons, et pliant au passage lampadaires et branches d'arbres. Dans ce pays, l'alerte "grande chaleur" de niveau 3, qui est la plus élevée et implique des risques importants pour la santé, est maintenue jusqu'à jeudi à Rome, Turin, Venise ou Gênes.
Les
Etats-Unis sont eux touchés depuis une quinzaine de jours par une très forte vague de chaleur, avec un pic à 48 °C le week-end dernier près de Los Angeles. En Californie, après des coupures de courant qui ont touché plus de 700 000 foyers, d'autres sont prévues dans les entreprises, afin de réduire une demande d'énergie gonflée par l'usage des climatiseurs, qui risque de dépasser les capacités de l'Etat : elle devait atteindre un record de 52 000 mégawatts, un plafond que les prévisionnistes ne pensaient atteindre qu'en... 2011.
A New York, jusqu'à 100 000 foyers ont été privés de courant ce week-end, et au moins 6 000 habitants du quartier du Queens le sont depuis 9 jours, en raison de la vétusté des équipements. Dans certaines rues, la Croix-Rouge fournit de la nourriture, de l'eau et de la glace, et des médecins organisent des consultations sur le trottoir.
Le Missouri a connu un pic à quelque 46 °C, alors que des milliers de foyers restaient privés de courant après deux orages hors du commun.