LAS CONFERENCIAS TEMÁTICAS: L'Eau
 

 

La présente présentation n'est pas celle d'un spécialiste de l'eau. Inutile de me demander de me parler des regroupements de commune au sein de syndicats intercommunaux ni du morcellement des services publics de distribution. Inutile également de parler des services d'assainissement des eaux usées et des eaux pluviales.

J'exerce mes responsabilités en tant qu'observateur de l'énergie et c'est à ce titre que je suis amené à regarder les étroites corrélations entre énergie et eau. Cette façon de procéder n'est pas exceptionnelle. Les grands groupes qui ont fait de l'eau leur axe moteur ne s'y sont pas trompés et orientent dans une seconde étape leur action vers l'énergie, tels Suez-Lyonnaise qui devient le second opérateur mondial électricien après le rachat du belge Tractbel. Quels sont les analyses qui ont dicté de telles orientations ? Comment les interpréter ? Quelles suites donner ? Autant d'interrogations qui méritent réponses.

L'eau est un bien fondamental pour l'homme, vital, qui alimente aujourd'hui une guerre économique qui nous interpelle. De multiples portes d'entrée permettent d'aborder le sujet. Il est possible, par exemple, d'examiner le rôle des oligopoles et leurs marges de manoeuvre. On peut également examiner le jeu des distorsions induites par une utilisation massive alors que les quantités disponibles sont limitées. L'interaction entre ces différentes facettes du problème est évidente mais quelle que soit la porte d'entrée choisie, aucune solution, même à l'échelle mondiale, ne se verra pérennisée si le problème environnemental que nous subissons n'est examiné en priorité, celui de la sécheresse qui menace notre planète.

Il est écrit que le Seigneur décida de punir l'homme pour ses péchés en lui envoyant les eaux du Déluge. Il est de fait que les orages se multiplient, que de partout on nous informe de pluies diluviennes. Mais au delà de cette vision vécue au quotidien, cette abondance parfois catastrophique, même chez nous dans le sud de notre pays, ne changera rien à la sécheresse annoncée pour de larges zones de notre globe.

Il est vrai que notre pays est bien mieux doté que nos proches voisins : un climat autrement tempéré, de hautes montagnes qui nous entourent à l'Est et au Sud, des plaines alluviales très riches et une densité de population deux à quatre fois inférieure à celle de nos voisins de l'Est et du Nord. Le problème majeur, pour nous français, est celui de la qualité de l'eau et des enjeux financiers qui s'y greffent même si certaines périodes estivales ont nécessité de relatives restrictions. Notre équipement en réseaux et stations d'épuration est presque achevé mais la pollution pluviale, qui ne connaît pas de frontières, freine sérieusement l'amélioration de la qualité de nos rivières et l'aggravation constatée risque d'être porteuse de difficultés de plus en plus amples qui s'ajouteront aux méfaits induits par les activités humaines.

réunion mensuelle d'Attac Paris 15e, 7 mars 2000
Laurent Vergniaud

 




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